Les banques grecques disposent d'un filet de sécurité. Mais il est fragile.



La Banque centrale européenne a décidé la semaine dernière de suspendre une dérogation qui permettait aux emprunts d'Etat grecs d'être utilisés comme garantie par les institutions financières du pays pour emprunter auprès de la banque centrale. Les statistiques de la Banque de Grèce suggèrent que le système financier du pays pourrait supporter à peine 70 milliards d'euros de retraits, soit environ un tiers du total des dépôts bancaires, avant de manquer de titres à apporter en garantie pour se refinancer.



Peu d'obligations encore éligibles par la BCE



A la fin décembre, les banques grecques disposaient au total de 71 milliards d'euros d'obligations en tout genre et de 227 milliards d'euros d'encours de crédit.



Parmi ces créances, 12,4 milliards d'euros correspondaient à des obligations d'Etat grecques qui ne sont plus éligibles dans le cadre des opérations de refinancement courantes de la Banque centrale européenne (BCE) mais qui peuvent être apportées en garantie pour les lignes de crédit d'urgence, plus onéreuses. Une tranche de 42 milliards d'euros correspondait à des obligations garanties par l'Etat, selon les analystes de RBS. Elles non plus ne peuvent plus être utilisées pour se refinancer "normalement" auprès de la BCE.



Cela laisse environ 17 milliards d'euros d'obligations toujours éligibles pour un refinancement auprès de la BCE, si elles disposent d'une qualité de crédit suffisante.



Toutefois, les banques grecques dépendaient déjà de 50 milliards d'euros de financements de la BCE à la fin décembre, selon les chiffres de la Banque de Grèce. Par ailleurs, elles utilisaient également 40 milliards d'euros de financements accordés par des banques étrangères, dont certaines ont sans doute exigé que des titres soient déposés en garantie.



Dans ces conditions, toutes les obligations de qualité suffisante pour être déposées en garantie auprès de la BCE pourraient bien déjà être utilisées.



Des portefeuilles de prêts peu prisés



Certes, les banques grecques peuvent apporter une partie de leurs portefeuilles de prêts pour se refinancer en urgence. Mais environ 35% de ces créances correspondent à des emprunts non performants, qui ne seront probablement pas éligibles à ce genre d'opération. Le reste des créances ne devrait pouvoir être échangé que contre des financements équivalents à 50% de leur valeur faciale, en raison à la fois du risque associé à ces crédits et de leur manque de liquidité.



Au final, les banques grecques pourraient tirer environ 74 milliards d'euros de liquidités supplémentaires de la mise en garantie de leurs portefeuilles de crédits. Ceci, conjugué aux obligations publiques ou parapubliques dont elles disposaient à fin décembre, signifie que les établissements financiers du pays pourraient obtenir jusqu'à 128 milliards d'euros de refinancements d'urgence.



Malheureusement, tout n'est pas si simple car, selon diverses sources, la Banque de Grèce aurait déjà mis en place pour 60 milliards d'euros de lignes de crédit d'urgence, ce qui ne laisse que 68 milliards d'euros pouvant encore être mobilisés.



Une telle somme constitue bien évidemment un filet de sécurité salvateur. Mais compte tenu de la rapidité à laquelle fondent les dépôts des banques grecques - environ 14 milliards de dollars de dépôts ont été retirés des banques depuis le 1er janvier - il pourrait très vite se révéler insuffisant.



-Paul J. Davies, The Wall Street Journal (version française Yann Morell y Alcover)

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