MONTRÉAL, le 25 juill. 2019 /CNW Telbec/ - L'acquisition du
réseau généraliste V et de ses actifs numériques par Bell Média
(Bell) fragilisera encore davantage un écosystème déjà précaire en
permettant à un joueur dominant de le devenir encore plus. Cette
transaction affectera considérablement l'équilibre entre les
sociétés médiatiques et engendrera de lourdes conséquences. Déjà
dominant sur les marchés des chaînes spécialisées autant
francophones qu'anglophones ainsi que de la radio dans l'ensemble
du Canada, Bell, le plus gros
fournisseur de services de télécommunications et de radiodiffusion
verticalement intégré au Canada,
sera désormais en position de décupler son pouvoir et sa dominance
dans le marché francophone, notamment en ce qui a trait à la
dynamique concurrentielle, aux revenus publicitaires et à l'offre
de programmation. Résultat : le consommateur finira définitivement
par en faire les frais.
La problématique de cette transaction ne doit pas être observée
sous l'unique angle des seuils de parts de marché, mais doit plutôt
être analysée en fonction de la concurrence et de l'importante
concentration de propriétés de Bell dans tous les secteurs des
médias, tant sur les marchés de langue anglaise que de langue
française.
Rappelons qu'en mai 2018, le Bureau de la concurrence a empêché
Bell de procéder au rachat des
chaînes spécialisées Séries+ et Historia, afin « d'éviter une
diminution sensible de la concurrence ». Suivant cette même
logique, l'acquisition d'une chaîne généraliste et de ses actifs
numériques par un géant comme Bell ne devrait-elle pas soulever des
inquiétudes encore plus grandes ?
« Bell est né d'un monopole et par ses actions des dernières
années, elle ne vise qu'à le recréer avec un modèle d'affaires
abolissant toute concurrence. L'acquisition d'une chaîne
généraliste francophone accentuera non seulement la dominance de
Bell, mais empêchera les autres joueurs de rivaliser sur les plans
de l'acquisition de contenu et de l'offre publicitaire aux
annonceurs. Après la dissolution d'Astral par Bell, un autre siège
social québécois disparaîtra au profit d'un géant géré à partir de
Toronto. Et au bout du compte,
cela sera au détriment des téléspectateurs québécois. Est-ce ce que
l'on souhaite pour l'avenir de notre télévision québécoise ? », a
déclaré Pierre Karl Péladeau, président et chef de la direction de
Québecor. « Le gouvernement du Québec doit intervenir à titre
d'actionnaire de V via Investissement Québec afin de bloquer cette
transaction qui fragilisera également à terme notre capacité de
procurer des ressources suffisantes pour alimenter nos salles de
nouvelles et notre expertise en information, pilier d'une
démocratie saine et vivace », a ajouté monsieur Péladeau.
Une concentration dangereuse dans le marché publicitaire
Au cœur des préoccupations se trouve la capacité de Bell de contrôler à sa guise le sort du marché
de la publicité grâce à son immense pouvoir commercial. Par son
emprise à travers le Canada dans
les secteurs de la télévision généraliste, spécialisée et payante,
de la radio, de la distribution, de l'Internet, du mobile, des
médias numériques, de l'affichage ainsi que dans des équipes
sportives professionnelles, Bell, cumulant plus d'un milliard de
dollars en revenus publicitaires télévisuels au Canada, sera en mesure de dicter les tendances
du marché et de forcer les tarifs publicitaires. De plus,
l'histoire démontre la tendance de Bell à se livrer à des pratiques
anticoncurrentielles. Enfin, faut-il rappeler que les revenus
publicitaires sont la principale source de revenus pour toutes les
télévisions généralistes ?
Incidence sur l'offre de programmation
La domination de Bell provoquera également un sérieux déséquilibre
dans les forces de négociation lors d'acquisition de contenus
télévisuels, menant à accentuer les surenchères. La présence de
Bell dans les marchés francophone et anglophone lui permettrait
également de signer facilement des ententes de droits
multiplateformes dans les deux langues.
« C'est faire preuve de courte vue de penser que cette
transaction fortifiera l'écosystème télévisuel québécois. Comme ce
fut le cas avec l'acquisition des chaînes spécialisées d'Astral,
Bell ne fera qu'accentuer son pouvoir de négociation avec l'ajout
d'une chaîne généraliste, avec pour résultat un marché contrôlé par
un seul joueur dominant qui affectera négativement l'offre au
consommateur », a conclu France Lauzière, présidente et chef de la
direction de Groupe TVA et chef du contenu de Québecor Contenu.
Québecor entend ainsi faire les représentations qui s'imposent
auprès des instances concernées.
À propos de Québecor
Chef de file canadien des
télécommunications, du divertissement, des médias d'information et
de la culture, Québecor est l'une des entreprises de communication
intégrées les plus performantes de l'industrie. Portées par la
volonté de faire vivre la meilleure expérience qui soit à ses
clients, toutes les filiales et marques de Québecor se distinguent
par une offre de produits et services de qualité, multiplateformes
et convergents.
Québecor (TSX : QBR.A, QBR.B), dont le siège social est
solidement implanté au Québec, emploie plus de
10 000 personnes au Canada.
Entreprise familiale fondée en 1950, Québecor a à cœur de
s'impliquer activement dans sa communauté. Chaque année, elle
s'investit auprès de plus de 400 organismes dans les domaines aussi
essentiels que sont la culture, la santé, l'éducation,
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SOURCE Québecor